Domaines d’intérêt stratégique

Dans le cadre de l’élaboration d’un argumentaire en faveur d’un investissement accru dans la recherche en neurosciences et en santé mentale, six domaines de distinction dans la façon dont le Canada aborde la recherche sur le cerveau ont été identifiés au cours de multiples réunions en consultation avec des chefs de file en neurosciences et en santé mentale et des intervenants clés à travers le pays. Ces domaines d’intérêt stratégique sont représentatives de l’approche collaborative, transdisciplinaire et ouverte du Canada en matière de recherche sur le cerveau, qui nous permet d’être un chef de file et un modèle sur la scène internationale. Ils transcendent les frontières des approches de recherche, notamment les perspectives biologiques, environnementales, comportementales et sociales. En s’appuyant sur ces axe stratégiques, il est possible de transformer la recherche en neurosciences et en santé mentale en faisant le pont entre les échelles de complexité du cerveau, du comportement et de la société. 

L’infrastructure fondamentale soutient ces ces axe stratégiques afin de nous permettre de maximiser l’impact du rassemblement de l’écosystème canadien diversifié de la recherche en neurosciences et en santé mentale par le partage des connaissances, de l’infrastructure et des données. Les communications et la sensibilisation permettront une discussion et un apprentissage bilatéraux entre les chercheurs, la communauté non universitaire, le grand public et les décideurs afin de maximiser le partage de l’information et le pouvoir de réseautage de tous les intervenants. La cartographie et l’exploitation de la collaboration dans l’écosystème des neurosciences et de la santé mentale permettront d’éviter la duplication des efforts, de mettre en avant les meilleures pratiques et de maximiser la collaboration entre tous les secteurs. 

Vous trouverez ci-dessous de plus amples informations sur chacune de ces ces axe stratégiques. Voici quelques exemples du type de recherche sur le cerveau que nous pourrions envisager.

Science ouverte
La science ouverte découle de l’idée que les connaissances scientifiques de toutes sortes – des données aux instructions pour les procédures scientifiques, en passant par les matériaux, les outils et les logiciels d’analyse – devraient être partagées aussi tôt que possible dans le processus de découverte. Un élément clé du processus de la science ouverte est de s’assurer que ces types d’informations scientifiques sont disponibles publiquement, facilement accessibles et découvrables pour que d’autres puissent les utiliser et s’en inspirer. Une approche ouverte et transparente de la science permet d’éliminer les obstacles à la collaboration entre tous les niveaux de chercheurs et l’écosystème de l’innovation, et permet un meilleur engagement des patients et de la communauté. Cette approche est inestimable pour la recherche en neurosciences et en santé mentale, car la compréhension d’un organe complexe comme le cerveau exige des quantités massives de données provenant de multiples chercheurs et institutions. Le Canada est déjà un leader reconnu dans le mouvement international de la science ouverte, avec de nombreuses initiatives et programmes canadiens reconnaissant la valeur de la science ouverte.
Diversité et travail d'équipe
Garantir le traitement équitable et l’opportunité pour tous dans l’environnement de recherche, l’équipe de recherche et la conception de la recherche conduit à une meilleure recherche scientifique. La diversité consiste à permettre la présence d’un éventail d’identités, ainsi que la diversité des perspectives et des expériences vécues, à toutes les étapes du processus de recherche. L’équité consiste à s’assurer que tout le monde a accès aux mêmes opportunités, et comprend l’élimination des obstacles systémiques à la participation. L’inclusion est la pratique consistant à s’assurer que tous les individus sont appréciés et respectés pour leurs contributions et bénéficient d’un soutien égal. L’établissement de bonnes pratiques en matière de DEI n’est pas seulement important sur le plan éthique, mais il est essentiel à l’excellence de la recherche. En raison de la complexité du cerveau, les neurosciences sont un domaine de collaboration inhérent qui se prête bien à l’intégration des principes de la DEI de manière mesurable et à leur prise en compte dans l’approche d’équipe.
Neuroéthique
La neuroéthique se concentre sur les questions éthiques, juridiques et sociales soulevées par les progrès constants de notre compréhension du cerveau. Afin d’encourager les utilisations les plus bénéfiques de la recherche en neurosciences et en santé mentale, il est essentiel d’examiner ses capacités réelles, ses risques potentiels, ses avantages et son impact social plus large. Le fait de savoir comment ces facteurs interagissent avec la recherche en cours permet de créer des lignes directrices et des pratiques exemplaires pour les neurosciences à l’avenir. Le Canada est déjà considéré comme un chef de file mondial en neuroéthique, avec une grande variété de programmes existants, notamment ceux qui explorent les conditions de santé liées au cerveau, les soins de santé, les politiques, la commercialisation et l’information sur la santé en ligne. Nous faisons des découvertes sur le cerveau à un rythme incroyable. La poursuite et l’expansion de ces efforts en neuroéthique sont essentielles pour s’assurer que les valeurs canadiennes sont bien reflétées dans ce paysage qui évolue rapidement.
Plateformes scientifiques
Compte tenu de la nature complexe du cerveau, la recherche en neurosciences et en santé mentale est un domaine de la science biomédicale qui pousse les besoins technologiques à l’extrême. Les plateformes scientifiques agissent comme des ressources partagées centralisées – offrant un accès libre à des équipements spécialisés, à des données, à des services et à des compétences (pour utiliser les équipements et les données) et donnant accès à des techniques de pointe qui sont généralement trop coûteuses, complexes ou spécialisées pour qu’un chercheur seul puisse les réaliser. L’élimination des obstacles géographiques et institutionnels à la création et au partage de nouveaux outils, technologies et méthodes de recherche sur le cerveau par le biais de plateformes favorise également l’équité et la collaboration afin de multiplier l’innovation et la productivité de la recherche. Les plateformes de recherche sont un moyen pour le Canada de devenir un chef de file mondial de la recherche en neurosciences et en santé mentale, même si sa population est relativement moins nombreuse et que le financement de la recherche est moindre que dans d’autres pays.
Formation transdisciplinaire
Aujourd’hui plus que jamais, les percées dans le domaine des neurosciences dépendent des efforts combinés de scientifiques issus de nombreuses disciplines – des biologistes aux spécialistes des sciences physiques et informatiques, en passant par les spécialistes des sciences sociales et humaines. La recherche transdisciplinaire va également au-delà du milieu universitaire et fait intervenir des acteurs de la politique, de la société civile et d’autres groupes non universitaires. Afin de faire ces découvertes cruciales, une nouvelle génération de scientifiques est nécessaire pour relier ces autres domaines à la recherche en neurosciences et en santé mentale. Une formation transdisciplinaire est nécessaire pour que les experts des différentes disciplines puissent parler le même langage et apprendre à travailler efficacement les uns avec les autres. La mise en place d’une formation et d’un soutien pour la nouvelle génération permettra aux neurosciences canadiennes de rester à l’avant-garde sur la scène internationale.
Interface cerveau - IA
Les premiers balbutiements de l’intelligence artificielle (IA) sont nés de notre compréhension des fonctions de base du cerveau humain. Aujourd’hui, l’IA devient rapidement un outil précieux pour la recherche en neurosciences et en santé mentale, générant de nouvelles connaissances qui éclairent notre compréhension du fonctionnement du cerveau. Ces nouvelles connaissances, à leur tour, peuvent être appliquées pour améliorer nos modèles d’IA et des outils plus sophistiqués pour faire progresser notre compréhension du cerveau. L’apprentissage peut aller dans les deux sens et cette relation mutuellement bénéfique entre les neurosciences et l’IA peut être renforcée en rapprochant les deux domaines. Les progrès réalisés dans chacun de ces domaines sont non seulement essentiels pour l’autre, mais également précieux pour les autres domaines et industries qui en dépendent.
SCRC domaines d’intérêt stratégique et l’infrastructure fondamentale